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17 février 2009

Ce soir, peut-être...

Sur son dossier, il était noté douze Mars. Sur ses échographies, la date était fixée au cinq Mars, date qui la ravissait tant, puisque jour de naissance de sa regrettée grand-mère, ëlle se disait que vraiment, ce serait une chouette coïncidence, puis un petit de Mars, ce serait la quatrième génération d'affilé à naître au mois des renaissances et des pousses de jonquilles.

Il y a deux semaines, les choses s'étaient un peu accélérées. Le petit Bulot semblait envoyer des signes, peut-être ne naîtrait-il en Mars comme il était noté, peut-être même qu'il ne serait pas Poissons, comme son aïeule l'était. Ëlle avait perdu le bouchon muqueux, aux urgences, la sage-femme lui avait dit une quinzaine de jours, son col en était à un doigt et court. Le lendemain, ëlle avait rendez-vous avec l'anesthésiste, on avait décidé de hâter la prise de sang, pour être prêt, au cas où. Deux jours plus tard, ëlle était de retour, toute primipare qu'ëlle était, ëlle s'était inquiétée de perdre du liquide, après un examen, on lui avait dit qu'on allait la garder et la déclencher. Ëlle n'en revenait pas, pas déjà. La jeune sage-femme était revenue, après en avoir parlé avec ses responsables, il n'était peut-être pas l'heure tout compte fait. La Petite Demoisëlle a pris celà comme une gifle, ëlle se voyait avec son bébé, mais bon, ce n'était pas pour tout de suite. Le soir, les larmes coincées dans la gorge avaient fini par sortir. Son petit resterait au chaud, ce n'était pas plus mal. On avait contrôlé la quantité de liquide amniotique, c'était bon, et le petit, pas si petit, affichait déjà ses deux kilos et sept cents grammes.

Jeudi dernier, après avoir fait un faux travail de longues heures, lui plantant dans les reins des poignards, ëlle recommençait à perdre du liquide, mais ëlle avait attendu deux heures cette fois-ci pour s'assurer que celà continuait. Retour aux urgences, "pertes liquidiennes fréquentes en fin de grossesse". On lui avait dit de venir en cas de perte de liquide, ëlle était venue, cependant, ëlle ne connaissait pas les pertes liquidiennes, ni même ce mot d'ailleurs. On lui avait demandé de repasser le lendemain, pour vérifier. Tout allait bien, ëlle en a profité pour demander à la jeune sage-femme de regarder son col, s'il s'était modifié. Deux bons doigts et souple. Ëlle s'était dit que là, à moins que ce soit le grand dégât des eaux, ëlle ne s'alarmerait plus pour quelques gouttes.

Hier soir, ce fut le sang. Retour aux urgences, avec l'envie d'y louer une chambre. Son col saignait, on a même suspecté l'utérus d'y être pour quelque chose. Monitoring une fois de plus, le petit allait bien, de son côté pas de contraction. Par contre, son col dilaté, effacé et centré, s'il y avait eu des contractions, ëlle ne serait pas rentrée. Des épisodes de contractions, ëlle n'en avait pas de spontané, elles avaient toujours été provoquées. Tout était prêt, son corps, le petit avec sa tête très très basse, son sac dans le coffre de la voiture. Le petit avait dépassé les trente-sept semaines, il ne serait plus prématuré. L'échographie montrait que seul le col saignait. On estimait le bébé à trois kilos et deux cents grammes, beau petit gabarit. Les vêtements taille naissance qu'ëlle avait glissés dans son sac ne serviraient peut-être pas, ëlle les avait déjà rangés une première fois, quand on lui avait annoncé un bébé de huit livres pour Mars, mais les alertes les lui avait fait ressortir.

Depuis quinze jours à présent, ëlle sait que son petit est bien au chaud, que chaque jour passé en ëlle est une chance pour son petit, mais les précédentes alertes avaient aiguisé sa curiosité. Ëlle était désireuse de faire sa connaissance. Ëlle se demandait si ëlle devait suivre les recommandations des sages-femmes, ou bien si ëlle devait faire comme bon lui semble, et, avec amour, donner un coup de pouce à la venue au monde de ce petit. Chaque nouvelle journée commençait avec la pensée suivante: "ce soir, peut-être..."

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Commentaires
L
J'espère que tu vas bien et suppose que soit tu es à la maternité, soit tu attends...<br /> Je ne t'oublie pas mais pour l'instant impossible de me déplacer pour aller jusqu'à la Poste, mais ça ne va pas tarder !
L
Les derniers jours sont les plus longs, de surcroît avec toutes ces fausses alertes je comprends que ton impatience soit plus qu'intense.<br /> Essaye de profiter au maximum de ces dernières journées pour ne penser qu'à toi, te faire plaisir, te faire du bien, car demain... et bien demain tu seras une autre, tu seras une maman, une vraie, une pleine qui n'aura plus 2 minutes à elle.<br /> Je croise les doigts pour toi et espère que ton petit bout arrivera très bientôt, dès que tu auras profité d'un tout petit peu de temps pour toi, et je suis certaine qu'il arrivera, et là ce sera la joie d'enfin faire connaissance.
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