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14 janvier 2011

Envol

Ëlle ne sait pas où sont passées ces dernières semaines, ces derniers mois. Peut-être oubliés dans un carton. Il semble que depuis Novembre, les événements s'accélèrent et se précipitent. Ils lui cognent à la tête et la laissent sans voix, sans motivation aucune.
Il y a eu l'annonce de cette liaison qu'ëlle désapprouve à 100%.
Il y a eu cette soirée, qui devait être celle d'une fête et marquer des retrouvailles et la connaissance d'une toute petite A., fille de celle qui tint le rôle de meilleure amie au lycée. Au lieu de ça, ils ont vécu le cauchemar de l'annonce d'un accident de moto, et furent les spectateurs aphones d'un drame de la vie de tous les jours, comme bloqués dans un mauvais rêve. La lumière, le moindre détail sont longtemps restés ancrés dans sa tête. Et le sentiment d'être parfaitement inutile, accompagné de celui-ci: "j'aurais pu être à sa place". Par chance, F., après de longues semaines de doute, a décidé que la corvée des couches lui manquait et qu'il lui faudrait reprendre son rôle de tout jeune père au lieu de rester avec ses copains inconscients.
Décembre est arrivé, et c'est son corps qui lui a annoncé qu'il n'en pouvait plus, qu'il lui fallait lever le pied. Premier arrêt maladie.
Ëlle qui se réjouissait de l'approche de Noël, elle reçut quelques nouvelles raisons de faire de nouvelles crises de psoriasis, quand sa soeur lui apprit qu'elle attendait un enfant, de cet homme qu'ëlle hait si fort. On taira les messages suicidaires, et les crises de folie de cet homme qui poussa S. à se réfugier dans la salle de bain et à appeler sa grande soeur au secours. Ëlle aurait voulu l'avoir à ses côtés, la dorloter, la border, lui parler des joies et des peines de la maternité, et lui dire aussi que si elle choisissait l'autre voie, ce n'était pas si grave, elle est si jeune, la situation est si compliquée. Mais elle n'est venue que trop tard, et elle n'a pas compris le message. Ëlle a entendu que si on choisissait l'autre voie, c'était de sa faute, "à cause de vous tous" et non pas pour les "bonnes" raisons. Aujourd'hui, ëlle ne sait pas si ëlle sera tante en Août ou non, ëlle ne veut pas aller lui parler, ëlle ne veut pas recevoir d'autre "claque". La porte est ouverte.
Bref, Décembre s'en est allé dans la joie et la bonne humeur.
Puis mardi, ëlle est allée voir son patron pour lui demander quand son quatrième CDD se transformerait en CDI... "Absentéisme" lui a-t-il dit, vous ne la voyez pas, mais à chaque fois qu'ëlle pense à sa réponse, ëlle rit jaune, la seule et unique employée  de L. qui a une période d'essai de six mois durant laquelle, ni ëlle, ni sön fils ne doivent tomber malades. Quitter L., le pensait-ëlle, serait une libération, mais lorsque sës yeux ont commencé à se remplir de larmes, et qu'ëlle sentait sës lèvres trembler de plus en plus, ëlle a mis fin à la conversation.
Ce n'est pas tant ne plus avoir d'emploi début Mars qui l'a chagrinée, c'est ces personnes auxquelles ëlle s'est attachée qui lui manqueront. La si gentille L. avec son accent de l'Est, sa longue chevelure rousse et ses talons qui claquent, la pétillante C. qui lui avait tant ressemblé, J. l'étudiant qui manque tant de confiance en lui et pour qui ëlle aurait aimé faire quelque chose. Il y a aussi sës clients, sës habitués, ceux qui lä saluent dans la rue, et ceux qui changent de file pour venir lä voir, quitte à devoir rester deux fois plus longtemps en caisse. Il y a M. R. dont le nom est les trois premières lettres de sa ville natale, et dont ëlle s'est promis d'apprendre le numéro de carte d'identité par coeur, il y a M. et Mme D. un couple qui pourrait être sës grands-parents, il y a cette dame voilée qui lui donne des nouvelles de sa maman malade, tant et tant de gens qui lui manqueront.
Mais ëlle va pouvoir se concentrer sur de nouveaux objectifs, et souffler un peu après cette année à mille à l'heure.
Ëlle attend Mars avec impatience, le renouveau, le redoux, le calme, et pour oublier un peu tout ce qui fut dur ces derniers mois, ëlle fomente de petits projets, de toutes petites coutures pour une dame bien patiente (Capel vert, lin blanc, velours bouteille, et boutons de nacre, Lauren gris, broderie anglaise, velours noir et fausse fourrure, drap ancien, broderie anglaise, et mouchoir brodé), des cours à apprendre, un joli cadeau pour les deux ans de Gabriel, et rêve à accueillir un nouveau compagnon dans leur maison. Mais ëlle se doit de finir le premier projet avant de se permettre d'attaquer les autres.

Il faut juste que la motivation refasse surface dans sa vie, que les soucis prennent définitivement leur envol.

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Commentaires
C
Bon, ça fait encore pareil ces commentaires, c'est énervant ce truc ! ;-)<br /> Et tu n'as pas été embauchée assez longtemps pour avoir droit au DIF ? Renseigne-toi, si tu ne l'as pas déjà fait, c'est intéressant. Même dans le cas où tu quittes l'entreprise, tu y as droit.<br /> <br /> Bisous
C
Ouh la bug sur le commentaire !<br /> La fin n'apparaissait plus à l'écran quand j'écrivais !<br /> Je disais donc que maintenant, tu es plus libre de te reconcentrer sur ta "carrière" professionnelle. Je n'aime pas du tout ce mot. ;-)<br /> Sans parler des concours administratifs, qui sont quand même pas faciles à décrocher, c'est une réalité, en cherchant bien, il y a moyen de faire plein de petites formations intéressantes. Surtout dans tout ce qui touche au secrétariat.
C
Vite, vite, un petit coucou avant d'aller travailler !<br /> Bon, je vais pas te dire que c'est une bonne chose que de partir de L., parce que c'était tout de même du travail, et que parfois, ça se passe bien pour certaines personnes dans ce genre de boîtes (pas pour moi non plus en tous cas) mais c'est vrai que maintenant que vous êtes bien installés (un souci en moins je pense), que ton petit G. grandit, tu peux à nouveau tereconcentrer
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