Décousu
Crevée, HS, vidée, las. Mécontente qu'on ne me "parle" pas au travail, d'enfiler plusieurs casquettes juste pour faire les basses besognes. Ai commencé aujourd'hui les douze jours de travail consécutifs sans le moindre jour de repos à l'horizon. Marre des quatre bus à prendre le matin pour déposer Gabriel chez la nourrice et aller au boulot. Marre de ne pas voir mon fils, mon homme, qui lui, choisit de faire des semaine de cinquante heures, mais il les choisit.
Je n'ai en tête que convention collective, et inspection du travail. J'envierais presque les boulots dans un bureau que-pour-rien-au-monde-j'aurais-fait-à-quinze-ans. L'euphorie des premières semaines est bien retombée. En attendant, j'ai un boulot, et des sous à la fin du mois. Je laisse mes états d'âme aux vestiaires, et subis en silence le temps de ma période d'essai.
Je rêve de bosser à la maison, de retrouver mon si gentil petit garçon (que de changements depuis la nourrice, entre les tentatives d'évasion de la table à langer, et le fait qu'il se cogne la tête partout à la moindre contrariété). Je pense à mes collègues qui font ça depuis une dizaine d'années, je me dis que ce n'est pas une vie. D'entrepreunariat. En attendant, je n'ose même pas envisager de me servir de ma machine à coudre. Pourtant, j'ai un trousseau à confectionner pour une nouvelle venue à la maison. Je vous en parlerai plus tard, bien plus tard, quand j'aurais le temps.
En attendant, la seule chose que j'aie à vous offrir ce soir, c'est un billet totalement décousu.