Loin d'être malheureux
Souvent, je me demande quel petit garçon il sera, et quel homme il deviendra. Je rêve souvent pour lui des réjouissances et des douceurs de l'enfance, de garder des parents qui n'élèvent jamais la voix l'un envers l'autre, de bêtises gentilles, d'une école où il se plaira, d'amis sincères et présents, d'un petit frère avec qui partager ses grandes joies et ses peines, que j'espère petites. J'aspire à ce que Gabriel retienne comme une éponge tout notre amour, le bonheur de retrouver sa soeur, ses fous-rires et sa fierté éprouvée à chaque progrès effectué. J'espère qu'il trouvera sa voie, et que son métier lui plaira, qu'il puisse trouver à chaque chose un enseignement, qu'il garde de chaque journée, bonne ou mauvaise, un souvenir positif, quel qu'il soit. Je suis consciente de ne pas être une mère parfaite, pourtant, de tous mes souhaits que j'ai pour lui, de ce que je peux observer aujourd'hui, Gabriel me semble être sur la bonne voie. Après, comme j'en parlais avec Monsieur V., peut-être qu'il ne sera pas cet homme que j'espère, peut-être même qu'il déclenchera une guerre, mais, pour le moment, je pense qu'il est loin d'être malheureux.