Malade
Il lui faudrait préparer le biberon. En attendant qu'il chauffe, ëlle installerait le petit garçon sur la table à langer, prête à le torturer un peu, le mouche-bébé dégainé plus vite que son ombre, et la contension qu'ëlle doit effectuer pour lui déboucher le nez, si obstrué, il n'aime pas ça, ça non, il n'aime pas du tout. Les secondes lui paraissent alors des heures, une fois son maigre et dégoûtant butin retiré, il lui faut passer à la phase deux de la torture, nettoyer à l'eau de mer. Ëlle a une étrange coutume, ëlle goûte ce qu'ëlle fait aux autres, donc, ëlle a essayé le spray, (comme ëlle a goûté aux croquettes qu'ëlle donne chaque jour ( les
donne, hein, ëlle ne les goûte pas chaque jour), comme ëlle goûte
chaque chose qu'ëlle donne à son fils, médicament, lait ou petit pot) sentant la gêne dans le nez, puis l'eau de mer qui coule dans la gorge, ëlle comprend que son bébé n'aime pas. Puis une dernière, les gouttes qui désinfectent. C'est un combat qui lui est difficile, surtout qu'ëlle est la seule à s'y atteler, tortionnaire de son petit. Depuis dimanche, Gabriel ne va pas bien. Ils ont vu la pédiatre lundi, et y retourneront demain. Ëlle se demande si une troisième dent n'est pas de la partie aussi, plus on est de fous plus on rit. Alors qu'ëlle vous écrit, le petit bébé de presque huit mois vient de se mettre debout dans son lit, seul, sans aide parentale. Ëlle en est tout impressionnée, alors qu'il n'est pas bien, Gabriel fait tout de même des progrès.
Il lui faudrait préparer le biberon, et mener son combat, tant de premières fois en ce moment, ëlle s'en va s'occuper tout fièrement de son si fort petit malade.