Tours, son amour

Ëlle était partie Lundi, de bon matin. RER et train, ëlle était arrivée à Tours sur les coups de Midi, s'était arrêtée faire quelques courses, pour le repas qu'ëlle allait prendre avec Mademoiselle Julie. Un peu de salade, des galettes toutes prêtes ("hérétique" entendait-ëlle ses gênes bretons lui souffler dans les oreilles, mais ëlle n'aurait pas le temps de faire la cuisine comme celà...), un tout petit camembert dont ëlle se servirait de la boîte pour Mademoiselle K., du raisin blanc... Le froid s'insinuait en ëlle, et choisit de prendre l'autobus pour rejoindre son ancien quartier. Les petits jeunes d'en-bas (la grossesse l'aurait-ëlle fait vieillir???), lui avaient ouvert la porte d'entrée, se retrouvant dans ce couloir qu'ëlle avait foulé de ses pas, des dizaines, des centaines, certainements des milliers de fois, ëlle avait passé 3 années ici, plus toutes les fois où ëlle était venue rendre visite à Monsieur Nicolas et Mademoiselle Julie, celà faisait un peu plus de 5 ans que la vieille maison était devenue comme une amie de la famille. En attendant la demoiselle, ëlle était sortie dans le jardin, tout humide, se rappelant tous les moments passés ici, mais aussi la folie destructrice de la propriétaire qui était venue arracher les heures de labeur que Monsieur Nicolas et ëlle avaient passées ici, à rendre ce jardin présentable, ëlle regardait avec amertume là où la passiflore se tenait un jour, les longues minutes de patience à démêler la demoiselle sans la meurtrir et la faire courir dans le grillage qui les séparaient de chez Monsieur et Madame L., et la voir se mêler, l'Eté venu, au chèvrefeuille... Ëlle s'était étonnée de voir deux boutons de roses préparer leurs merveilles, ce n'était vraiment pas la saison pour faire celà...
Mademoiselle Julie était arrivée. Elle regardait le bidon rebondi de son amie, la dernière fois qu'elles s'étaient vues, le petit Bulot était de la partie, mais nul ne le savait. Elles étaient montées, et avaient fait la cuisine. Le repas s'était éternisé, ëlle avait fait une misère au camembert, un peu dubitative face à l'assemblage pain à la cannelle fait par Monsieur Nicolas et le fromage normand, accompagnés de raisin, c'était parfait. Elles avaient beaucoup discuté, parlé des hommes qui composaient leurs vies, du futur, de l'enfant à naître... Il y avait eu ce thé, qu'on ne pouvait manqur ici, c'était leur rituel, avec du gâteau au chocolat cette fois-ci. Ëlle aurait bien aimé que ce repas n'en finisse pas, ëlle était contente de ravoir une vie sociale, de se dire que sa vie d'avant n'était pas complètement finie, continuant à en écrire les pages, mais ayant juste changé de stylo, enfin, ëlle ne sait pas vraiment comment décrire celà, mais espère que vous comprenez...
Les Demoiselles s'étaient quittées, ëlle remontait la rue JJN avec le même sourire que celui qu'elle avait en la descendant, l'impression fortement ancrée en ëlle que Tours serait toujours sa ville, que tel un poisson dans l'eau, ëlle retrouvait son chemin et ses petites habitudes, aussi rapidement que le train la déposait ici. Ëlle y retrouvait ses repères et ses repaires, ëlle savait où chercher ce qui l'intéressait, un peu moins perdue qu'à Paris, où ëlle ne sait jamais vraiment où aller, ni dans quel endroit dénicher l'objet de désir...

Moins de choix certes qu'à la Capitale, mais le plaisir de fouler ses rues, de retrouver cette ville où sa vie avait enfin commencé, à 18 ans, et se répéter, le sourire aux lèvres d'être là, Tours, son amour.

Comments

[Anne Chiffon]

Ma jeune demoiselle à Tours ? Combien de points en commun encore et encore ????
Je pense bien à toi avec tendresse et te souhaite de passer ces doux derniers mois de jeune fille comme tu le dis si joliment avant d'acceuillir dans le creux de tes bras ce bébé déjà tant aimé et aussi trés attendu . Merry christmas ma belle Anne Chiffon